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16/10/2025
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Teddy Herbaut

Plus-value immobilière d’une résidence secondaire : le guide pratique 2025

L’essentiel à connaître avant de mettre en vente

Vous vendez une maison de vacances ou un pied‑à‑terre. La question arrive toujours au premier rendez‑vous : « Combien me restera‑t‑il vraiment, une fois l’impôt payé ? » La règle est simple sur le papier et piégeuse dans les détails. Une résidence secondaire n’est pas exonérée comme une résidence principale. Deux jalons à garder en tête : 22 ans pour sortir de l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux [1][2][3]. Entre les deux, l’abattement grimpe année après année.

En clair : on part du prix de vente, on retire un prix d’acquisition majoré de certains frais et travaux, puis on applique un abattement de durée avant de calculer l’impôt [1][4][5]. Si la plus‑value imposable dépasse 50 000 €, une surtaxe s’ajoute [6][7].

Les 5 pièges qu’on voit chez le notaire

  1. Confondre entretien courant et travaux éligibles au prix de revient.
  2. Oublier le forfait 15 % possible après 5 ans de détention lorsque l’on n’a plus toutes les factures [2][9].
  3. Mal choisir entre réel et forfait 7,5 % pour les frais d’acquisition [1][8].
  4. Sous‑estimer l’effet de la durée de détention sur l’abattement.
  5. Signer trop vite sans vérifier la surtaxe > 50 000 €.

Astuce : faites une simulation à blanc avec votre notaire deux ou trois semaines avant la mise en vente. On évite ainsi les surprises le jour de la signature.

Calcul pas à pas de la plus‑value

Prix d’acquisition et frais pris en compte

  • Frais d’acquisition à l’achat à titre onéreux : au réel ou au forfait de 7,5 % du prix d’achat [1][8].
  • Charges et indemnités versées au vendeur à l’achat : au réel [1].

Travaux éligibles et forfait 15 %

Les dépenses de construction, reconstruction, agrandissement ou amélioration s’ajoutent au prix d’acquisition :

  • soit pour leur montant réel avec factures nominatives [2];
  • soit au forfait de 15 % du prix d’achat si vous détenez le bien depuis plus de 5 ans. Ce forfait est facultatif et utilisable sans justificatifs si la condition de durée est remplie [2][9][10].

Ne sont pas admis : l’entretien courant ou les menues réparations. En cas de doute, demandez au notaire d’arbitrer.

Abattement pour durée de détention

Après ce calcul, on applique l’abattement pour durée de détention.

  • Impôt sur le revenu : 6 % par an de la 6e à la 21e année, puis 4 % la 22e. Exonération totale au‑delà de 22 ans [4].
  • Prélèvements sociaux : 1,65 % par an de la 6e à la 21e, 1,60 % la 22e, puis 9 % par an de la 23e à la 30e. Exonération totale au‑delà de 30 ans [5].

Surtaxe au‑delà de 50 000 €

Si la plus‑value imposable dépasse 50 000 €, une surtaxe de 2 % à 6 % s’ajoute selon un barème progressif [6][7].

Calendrier de vente et check‑list pour ne rien oublier

6 à 9 mois avant

  • Estimez le prix de cession et calculez une fourchette de plus‑value.
  • Rassemblez les factures travaux et la preuve de la date d’acquisition.
  • Vérifiez la durée de détention pour situer vos abattements.

3 à 6mois avant

  • Choisissez réel ou forfait 15 % pour les travaux selon vos justificatifs et votre intérêt fiscal [2]
  • Faites valider le schéma par votre notaire et anticipez la surtaxe potentielle au‑delà de 50 000 € [6][7].

À la signature

  • Le notaire calcule la plus‑value et prélève l’impôt. Vérifiez que les frais d’acquisition retenus correspondent bien au réel ou au forfait 7,5 % choisi [1][8].

Cas pratique simplifié

Bien acheté 200 000 €. Frais d’acquisition retenus au forfait : 7,5 % soit 15 000 € [1][8]. Travaux : forfait 15 % applicable car détention supérieure à 5 ans, soit 30 000 € [2].

Prix de vente : 350 000 €.

Plus‑value brute : 350 000 − (200 000 + 15 000 + 30 000) = 105 000 €.

Durée de détention : 10 ans. Application de l’abattement impôt sur le revenu : 6 % par année de la 6e à la 10e, soit 30 % au total. Base imposable IR : 73 500 € [4].

Prélèvements sociaux : abattement 1,65 % par an de la 6e à la 10e, soit 8,25 % au total. Base prélèvements sociaux : 96 337,50 € [5].

La plus‑value imposable dépasse 50 000 € : une surtaxe s’applique selon le barème [6][7].

Exemple pédagogique. Le notaire réalise le calcul officiel au jour de la vente.

Questions fréquentes

Qu’est‑ce qui change si j’ai détenu le bien plus de 22 ans ?

L’impôt sur le revenu n’est plus dû. Les prélèvements sociaux restent dus jusqu’à 30 ans de détention [4][5].

Puis‑je cumuler des factures travaux et le forfait 15 % ?

Non. C’est au choix : réel ou forfait 15 % si la détention dépasse 5 ans [2].

Et pour les frais d’acquisition ?

Même logique. Vous pouvez retenir le réel ou le forfait 7,5 % à l’achat à titre onéreux [1][8].

Le notaire gère‑t‑il la déclaration ?

Oui. Il calcule la plus‑value, prélève l’impôt et dépose le formulaire adéquat au Trésor public [8][11][12].

Liens utiles

Sources

[1] Service‑public.fr : Impôt sur le revenu, plus‑value immobilière, frais et travaux pris en compte.

[2] BOFiP : RFPI, plus‑values immobilières, dépenses de travaux et forfait 15 % au‑delà de 5 ans.

[3] Ministère de l’Économie : rappel des seuils 22 ans et 30 ans.

[4] impots.gouv.fr : abattement IR, 6 % par an de la 6e à la 21e année puis 4 % la 22e.

[5] impots.gouv.fr : abattement prélèvements sociaux, 1,65 % puis 1,60 % puis 9 %.

[6] impots.gouv.fr : taxe sur les plus‑values immobilières élevées.

[7] Légifrance : barème légal de la surtaxe au‑delà de 50 000 €.

[8] Formulaire 2048‑IMM‑SD : frais d’acquisition au réel ou forfait 7,5 %.

[9] BOFiP : caractère facultatif du forfait 15 % et usage sans justificatifs au‑delà de 5 ans.

[10] La Finance pour Tous : rappel pédagogique sur le forfait 15 %.

[11] Site impots.gouv.fr : parcours « je vends mon bien immobilier ».

[12] Formulaire 2048‑IMM‑NOT‑SD : mentions et abattements rappelés.

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